L’espoir pour moi ne vient pas des anciens colonisateurs, mais d’autres grands colonisés comme la Chine et l’Inde qui ont, eux aussi, été colonisés par les mêmes, par les Européens : les Belges, les Français, les Anglais, les Hollandais et les Espagnols. Toutes ces populations qui ont été colonisées sont entrain, surtout la Chine, de devenir une super puissance. En
fait, c’est ce que certains ont appelé une coopération sud-sud. Ne plus attendre des pays riches qui n’ont qu’un but, celui de continuer d’exploiter l’Afrique.
J’ai été tellement surpris, cette semaine ici au Congo, de voir des queues dans les stations d’essence. J’ai cru rêver ! Comment, un pays producteur de pétrole comme le Congo ; il n’y a pas de queue dans les stations d’essence à Paris. Et c’est une compagnie qui vient puiser le pétrole ici pendant ce temps, les Congolais font la queue pour avoir de l’essence. Je dis ça
continue ; on prélève le pétrole ici, on l’envoie en Europe où il n’y a pas de queue pour l’acheter ; mais les pauvres Congolais, ils font la queue dans les stations d’essence, eux.
C’est le monde à l’envers.
Si vous produisez le pétrole, vous devriez avoir d’abord une abondance de pétrole d’abord pour les populations locales. C’est la même question qu’Hortense aussi a bien abordé dans son ouvrage : c’est de dire que les cultures de café et de cacao, ça ne donne pas à manger
aux Africains. Il faut d’abord retrouver le manioc, comme je l’ai expliqué et les produits qui donnent à manger à tous. Après on peut produire des choses pour l’exploitation, mais il faut d’abord donner à manger à tout le monde. Alors pour s’en sortir, c’est de reprendre le problème à l’envers qui est une véritable décolonisation. La coopération avec l’Asie, l’Inde et
la Chine qui va permettre aux mêmes technologies que les Américains et les Européens de venir ici mais à 10 fois moins cher. Et ils sont intéressés eux-mêmes à avoir des rapports avec d’autres peuples ex-colonisés.